La politique de réintégration collective reste lettre morte bien qu’elle soit obligatoire

Écrit par Mensura (Publi-rédactionnel)

8.11.2024

93% des organisations belges n’ont pas de politique de réintégration collective. Toutefois, depuis octobre 2022, il est obligatoire de disposer d’une telle politique et de la réviser chaque année. La Dr Gretel Schrijvers, CEO du groupe Mensura, appelle à l’action.

Depuis la fin de l’année 2022, les organisations sont tenues d’élaborer une politique de réintégration collective, décrivant comment éviter les absences pour maladie de longue durée chez leurs travailleurs ou les aider à reprendre progressivement le travail. Cette obligation s’applique aux grandes et petites entreprises, même si elles n’ont pas (encore) de malades de longue durée parmi leurs travailleurs. L’objectif ? Éviter au maximum les maladies de longue durée et disposer de scénarios de réintégration en cas d’absence prolongée d’un travailleur.

L’élaboration de ce scénario n’est pas une tâche facile, comme le montre une étude menée par Mensura auprès de plus de 570 entreprises et 1300 travailleurs. Il est étrange qu’un règlement du travail ou une car policy soient une évidence pour la plupart des entreprises, mais qu’une politique de réintégration collective ne le soit manifestement pas encore. Et ce, bien que l’inspection du travail ait déjà rappelé à l’ordre plusieurs entreprises. Certes, de nombreuses entreprises font de leur mieux et prennent çà et toute une série d’initiatives bien intentionnées. Celles-ci manquent toutefois de cohérence, ce qui les rend inefficaces.

Le travail adapté : possible ou non ?

se situe exactement le problème ? Une entreprise sur quatre déclare ne pas voir l’utilité d’une politique de réintégration collective et une sur cinq affirme qu’elle ne dispose pas des connaissances adéquates en interne. Pourtant, la plupart des organisations déclarent avoir une idée des mesures envisageables pour permettre le retour au travail, progressif ou non, des malades de longue durée. Près de deux tiers (65%) indiquent, par exemple, qu’elles offrent la possibilité d’un travail adapté. Dans les plus petites entreprises, cette option est certes plus difficile à mettre en œuvre que dans les plus grandes entreprises.

Mais les idées seules ne suffisent pas pour réagir rapidement. En pratique, une réintégration implique beaucoup de choses et mieux vaut s’y préparer. Le fait que seulement 7% des organisations préparent cette réintégration est inquiétant. Maintenant que nous avons franchi le cap d’un demi-million de malades de longue durée, notre société ne peut plus se le permettre.

Absence de politique d’absentéisme

Une politique de réintégration collective ne se concentre pas uniquement sur la réintégration proprement dite. Elle comprend également des mesures préventives et une approche de l’absentéisme. Le Conseil national du Travail l’a récemment confirmé dans ses recommandations aux entreprises belges.

Malheureusement, l’enquête révèle que huit entreprises sur dix n’ont pas de politique formelle en matière d’absentéisme. Les petites entreprises sont particulièrement à la traîne : seulement 16% d’entre elles ont élaboré une politique d’absentéisme. Cela rend les organisations vulnérables face à l’absentéisme et constitue également une occasion manquée dans la guerre des talents. Si les entreprises veulent attirer des travailleurs plus jeunes, elles ont intérêt à accorder l’attention nécessaire au bien-être au travail, à la prévention et à l’accompagnement adéquat des collaborateurs malades.