ESPRITS D’ENTREPRENEURS #7 | Fabrice Brion (I-Care)
Écrit par Corinne BODART
26.12.2025
Pour savoir ce qui fait courir les entrepreneur(e)s, ce qui les anime, ce qui les passionne, ce qui les construit, Giles Daoust (Président de Daoust SA) a imaginé un jeu de questions afin de sonder leurs cœurs et leurs esprits. Retrouvez ici le portrait un peu décalé de Fabrice Brion (I-Care)… illustré par Pierre Kroll !
Sous la direction de Giles DAOUST
Votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ?
Fabrice Brion : Reliability Engineer dans une société de services d’ingénierie. C’était déjà de la maintenance prédictive. Je suis parti après 4 ans, pour lancer I-care. Mon entourage à l’époque me pensait fou.
Le « defining moment » de votre vie professionnelle ?
Décisif et volatil à la fois. Une conversation de couloir avec un professeur d’université qui m’a proposé un mémoire sur la maintenance prédictive plutôt que chez Caterpillar Gosselies, comme beaucoup de mes pairs. Un sujet nouveau dont nous ne savions pas où il allait mener.
J’en retiens qu’il ne faut pas hésiter à prendre des risques en regardant à long terme plutôt que de rechercher le bénéfice immédiat. Une carrière est longue et la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain.
Votre plus belle réussite professionnelle ?
Sous le même titre de CEO, je change totalement de fonction tous les 3 ou 4 ans. C’est un succès en soi car cela signifie qu’I-care grandit mais surtout que je peux transmettre mes responsabilités à des équipes qui les assument avec succès. Cela les fait grandir et me permet de me focaliser sur de nouveaux défis.
Votre plus gros échec professionnel ?
Il y a eu des faux pas mais je ne retiens pas vraiment d’échec. Je voudrais malgré tout que nos partenariats initiés avec des équipes de Formule 1 aillent plus vite et plus loin. A nous de travailler pour démontrer l’impact que nous pouvons avoir sur leurs performances et convaincre.
Votre super-pouvoir ?
Mes collaborateurs me surnomment «le bulldozer» pour ma capacité à débloquer les situations.
Votre plus grand défaut ?
L’impatience, qui s’aggrave d’ailleurs avec l’âge. A moi comme aux autres, je mets sans doute plus de pression que je ne devrais.
L’élément clef du succès d’I-Care ?
Nos cycles d’implémentation sont excessivement courts. Qu’il s’agisse de R&D, d’organisation interne ou de la construction de la nouvelle usine, nous délivrons très vite. Nous examinons en détails les différents itinéraires pour arriver à l’objectif, puis restons agiles pour emprunter l’un ou l’autre en fonction des circonstances.
Si vous n’aviez pas été à la tête d’I-Care, quel job auriez-vous souhaité exercer ?
Mon plan B était d’intégrer l’école anglaise d’ingénieurs de Formule 1. Mais malheureusement, I-care
a fonctionné (sourire).
Qui est votre héros ? Votre modèle ? Votre source d’inspiration ?
Un de mes chefs scouts m’a beaucoup appris sur la façon d’appréhender la vie et gérer une équipe. Aujourd’hui, je me sens inspiré par John Elkann, le président de Stellantis et Ferrari. Il parvient à conjuguer performance, pensée à long terme et respect de l’humain, qui sont aussi nos valeurs.
Votre hobby préféré ?
J’aime les stades de foot. Aux Francs-Borains, à Anderlecht ou à Chelsea.
Votre livre préféré ?
«Veiller sur elle» de Jean-Baptiste Andrea. Pour les références historiques, l’histoire d’amour et la région d’Alba, un coin d’Italie que j’adore.
Votre film préféré ?
«The Game», avec Michael Douglas. Un riche banquier plongé dans un «escape game» grandeur nature qui change son regard sur son quotidien aseptisé. Il faut rester connecté à la vraie vie pour ne pas perdre ses émotions…
Votre endroit préféré ?
L’Italie… et le Borinage ! Les terrils, les champs, les vignes… je m’y promène partout. Et les gens sont terriblement attachants.
Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ?
Reste comme tu es et va encore plus vite ! Je me retrouve encore dans le jeune homme que j’étais. J’essaie de garder constamment en moi l’esprit de remise en question. Ma pire crainte est de devenir un vieux con.
Quelle est votre devise ?
«Des racines et des ailes». Je suis fier de mes racines boraines, mais je trouve que la région manque d’ailes. Une forme de résignation couplée à un certain manque d’ambition, qui pourrait pourtant ajouter la performance économique à la qualité de vie.