Fonction publique : une chance pour les talents du privé

Écrit par Caroline DECOSTER

2.10.2025

Le Gouvernement wallon et celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont adopté en première lecture une réforme qualifiée d’«historique» pour la haute fonction publique. Objectif : réduire le nombre de hauts managers, ouvrir davantage les candidatures à la société civile, renforcer les évaluations et introduire une rémunération partiellement liée aux résultats. Une transformation ambitieuse, qui entend casser une culture des nominations trop souvent associée à l’étiquette politique et repositionner les services publics sur l’efficacité et la transparence.

Pour les entreprises wallonnes, cette réforme constitue une opportunité réelle. «La Wallonie a besoin de talents, souligne notre CEO, Frédéric Panier. Des postes clés vont s’ouvrir dans les services publics : c’est une chance unique pour des managers issus du privé d’apporter leur savoir-faire, d’introduire une culture du résultat et de contribuer directement à la relance de notre Région.»

Mais l’enthousiasme doit s’accompagner de vigilance. Car une réforme ne vaut que par son application. Sur le papier, les principes sont clairs : recrutements externalisés, épreuves objectives, évaluation continue. Dans la réalité, il faudra garantir que les décisions politiques suivent cette ligne. «Les entreprises savent que la compétence doit primer sur le réseau ou l’appartenance. C’est cette logique qu’il faut désormais imposer, sans retour en arrière.»

La question de la rémunération reste également centrale. Le Gouvernement a annoncé un package modernisé, avec une part variable liée aux performances. Une avancée saluée par les entreprises, mais qui appelle à la prudence : «Beaucoup de managers privés sont prêts à gagner moins pour servir leur Région. Mais si la rémunération est trop éloignée des responsabilités confiées, nous risquons de passer à côté de profils de haut niveau.»

En clair : la réforme ouvre la porte. Reste à la franchir réellement. L’État a besoin de managers capables de transformer les organisations, d’accompagner les équipes, de piloter des budgets conséquents et de rendre des comptes aux citoyens. Les entreprises wallonnes, qui vivent cette exigence chaque jour, savent combien l’enjeu est crucial.

Notre position est simple : appelons les talents du privé à répondre à cette opportunité, restons vigilants sur la qualité et la transparence des recrutements, et veillons à ce que les conditions de rémunération n’écartent pas les meilleurs profils. Si ces trois conditions sont réunies, alors la réforme ne sera pas seulement une annonce historique : elle deviendra une véritable réussite pour la Wallonie.