Les soins de santé vont-ils bientôt atteindre leurs limites ?

Écrit par Mensura (Publi-rédactionnel)

10.03.2025

Dans le secteur des soins de santé tel que nous le connaissons aujourd’hui, la prévention fait figure de parent pauvre. "Si nous voulons éviter les accidents, il est grand temps d’inverser la tendance", affirme Gretel Schrijvers, CEO de Mensura.

Lorsque nous sommes malades, nous allons chez le médecin. Une évidence, mais pour combien de temps encore ? En effet, l’état du système de santé belge ne suscite guère l’optimisme. On peut même dire sans exagérer que ce système est malade. Le nombre de malades de longue durée atteint un niveau record : l’INAMI en a recensé 526.000 fin 2023. L’accélération de cette augmentation et le coût actuel – plus de 9 milliards d’euros – que représente ce groupe sont tout à fait alarmants.

Outre les maladies de longue durée, la population belge souffre également de nombreuses maladies chroniques. L’enquête de santé de Sciensano (2018) montre que 29% des Belges de plus de 15 ans sont atteints d’une maladie chronique (diabète, obésité…).

Un secteur des soins sous pression

Le vieillissement de la population exerce par ailleurs une forte pression sur le système de santé. Résultat : les coûts des soins de santé augmentent, alors que les euros se font rares et que des économies s’imposent partout. Dans le même temps, le nombre de médecins diminue systématiquement.

Nous sommes face à un cocktail dangereux à savoir une augmentation exponentielle des besoins en matière de soins de santé combinée à une diminution du nombre de médecins, à des coûts en hausse et à des budgets réduits. Notre système de santé n’est tout simplement pas en mesure de supporter cet impact combiné. Certaines voix, comme celle du professeur Marc Noppen, ancien CEO de l’UZ Brussel, mettent même en garde contre un « effondrement des soins de santé » qu’ils situent autour de… 2030. Dans quelques années à peine, donc.

Réduire l’afflux

Heureusement, plusieurs approches peuvent nous éviter d’en arriver là. Nous pensons notamment à une réorganisation des soins, à un meilleur support numérique ou à un renforcement de l’attrait du métier de soignant. Ou peut-être le plus important : à une réduction de la demande de soins et d’assistance médicaux.

Une part significative de la charge de morbidité liée à la vieillesse peut être évitée en agissant sur les principaux facteurs de risque au cours de la vie. Les facteurs tels que le tabagisme, l’hypercholestérolémie, une mauvaise alimentation, le manque d’exercice, l’alcool… sont généralement la conséquence de choix.

Beaucoup de personnes ne sont pas suffisamment conscientes de l’impact à long terme d’un mode de vie malsain. Les employeurs ont tout intérêt à veiller à ce que leurs collaborateurs jouissent d’une excellente santé, tant mentale que physique, et prennent des initiatives en ce sens. Mais préserver son capital santé est aussi une responsabilité personnelle.

C’est la raison pour laquelle je plaide également pour un meilleur engagement en faveur de la prévention et de l’éducation à la santé. Et cet engagement se traduit par une augmentation des ressources consacrées à la promotion d’un mode de vie sain, l’introduction de taxes sur les produits malsains tels que les aliments transformés et l’amélioration de l’attrait des alternatives saines. Sans oublier une coopération plus étroite entre les différents acteurs des soins de santé.