Une révolution culturelle pour relever les défis de la Wallonie
Écrit par Pierre Mottet
9.12.2024
Il y a un an, notre président, Pierre Mottet, appelait à une révolution culturelle pour la Wallonie. Lors de notre événement d’automne, il a réaffirmé cette vision, mettant en avant les défis à relever et les actions à entreprendre, ensemble. Découvrez son discours.
Il y a un peu plus d’un an, j’en appelais à une révolution culturelle. Une révolution porteuse de sens et de responsabilité, individuelle et collective. Une révolution où tous ensemble nous ferions société.
Une révolution ancrée dans la conscience profonde que nous avons des challenges colossaux en face de nous. À l’échelle du monde et de ses défis environnementaux, à l’échelle de l’Europe avec la guerre et les migrants à nos portes, à l’échelle de notre région et sa situation budgétaire aggravée par une désaffection envers le travail, un drame personnel et social qui a pris une dimension insupportable.
Une révolution basée sur plus de confiance entre nous, sur plus de responsabilisation individuelle, sur plus de citoyenneté et sur pas moins de solidarité.
Je rappelais que face à ces challenges, sans remettre en cause la solidarité envers ceux qui en ont vraiment besoin, il n’était plus acceptable de considérer comme normal de pouvoir abuser du pacte social, ni fiscalement, ni socialement, ni sociétalement. Pour redire simplement, en dehors de toute idéologie, que notre prospérité et donc notre compétitivité supposent que tout le monde y contribue dans la mesure de ses capacités.
Mais aussi une révolution qui nous réinscrit résolument dans un développement durable.
L’évolution du monde rappelle à quel point Jacques Crahay, qui m’a précédé à ce poste, était précurseur. La situation climatique et les rappels réguliers sur l’état de l’environnement nous rappellent à quel point nous devons être partie de la solution et plus du problème. Tant à titre d’entreprise que d’individus.
Je souhaite m’arrêter ici un instant et vous inviter à vous lever, en mémoire de Jacques, qui a ouvert cette voie avant que l’évolution du monde n’en fasse une évidence. Jacques qui nous a quitté accidentellement cet été.
Il y a un an, je vous appelais à la révolution, Camarades. Camarades entrepreneurs, disais-je.
Aujourd’hui, on dirait bien que la révolution est en marche. Non pas la révolution des œillets, mais une révolution qu’on pourrait appeler la révolution des bleuets ?
Cette révolution, pour qu’elle tienne ses promesses, elle devra se déployer au-delà de ses premiers pas encourageants. Et pour ça, les déclarations politiques ne suffiront pas.
Mesdames et Messieurs les Ministres et futurs Ministres, vous avez été à la pointe de ceux qui ont lancé la révolution. Pour transformer la Wallonie en profondeur, vous aurez besoin de toutes les personnes présentes ici dans cette salle : les entrepreneuses/eurs, mais pas seulement. Il faudra aussi que les partenaires économiques au sens large, les organisations publiques, les corps de l’état, les interlocuteurs environnementaux et sociaux travaillent ensemble pour recréer au plus vite une Wallonie et une Belgique de nouveau prospères, au bénéfice de tous et des générations tant présentes que futures. Nous voulons rester une plaque tournante facilitant les avancées et ouverte à tous dans cette dynamique.
Aujourd’hui, je ne m’adresse plus seulement à mes camarades entrepreneurs de l’UWE. Je m’adresse à une assemblée d’Akti-onnaires. À la plus grande communauté porteuse d’actions entrepreneuriales en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles. J’en suis fier et heureux. Je remercie Philippe Barras et les présidents des CCI d’avoir accepté de rejoindre l’UWE, ses entreprises et fédérations dans ce projet de simplification – oui, on peut le faire – et de représentativité que plus personne ne pensait possible pour participer aussi à la révolution attendue. Je veux croire que le gouvernement en est conscient.
Je connais au moins une personne dans le gouvernement dont je sais qu’elle en est très consciente, pour en avoir été elle-même une artisane. Avec trop de succès, hélas pour AKT, mais heureusement pour la Wallonie et les domaines dont elle est en charge. Je ne peux pas évoquer cet exploit sans l’en remercier au nom de toute notre communauté. Merci Cécile. Bonne chance, Madame la Ministre.
Ceci dit, compte tenu du nombre de nos conseillers qui ont été happés par les cabinets, je suis heureux que la formation de ceux-ci soit terminée. Prenez le message : si vous voulez faire carrière en politique, rejoignez AKT. Il nous reste quelques places à pourvoir. Et prononcez bien AKT, pas A-K-T. Je mets à l’amende tous ceux qui diront A-K-T ce soir. Vous savez que ce sera pour une bonne cause…
Il reste qu’en ce grand soir, comme le disait un autre membre de AKT qui a rejoint les cabinets, ce qui serait révolutionnaire en Wallonie, ce serait de mettre en œuvre ce qu’on a décidé. On compte certainement sur lui et sur tout le gouvernement pour ça.
Les premières annonces du gouvernement vont clairement dans ce bon sens. La nouvelle vision nous semble répondre à la révolution que nous appelions de nos vœux.
Mais tout reste à faire. Et on en reparlera dans le débat qui va suivre.
Entre la vision et les résultats, il y aura des priorités, une infinité de décisions, des choix budgétaires, des processus de fixation de KPI et de suivi et un chantier dantesque de gestion du changement, en particulier dans les administrations.
Dans les entreprises, nous savons à quel point ceci est critique et souvent sous-estimé. Culture eats strategy for beakfast disait Peter Drucker. Mesdames et Messieurs les Ministres, sans appeler Elon Musk à la rescousse, nous serions ravis de mettre à votre service nos expériences en la matière pour assurer et accélérer la traduction de la vision en résultats, bien avant les prochaines élections.
Monsieur le Vice-Président, nous vous avons bien lu. Nous savons que pour cela des efforts seront à faire par tout le monde. Nous compris. Mais pas que.
Nous savons que la Wallonie vit au-dessus de ses moyens depuis bien trop longtemps.
Comme toutes les Wallonnes et tous les Wallons, nous avons la responsabilité de nous poser la question : comment pouvons-nous faire mieux avec moins, au sens de « avec moins de gaspillage et dispersion des aides de la Région » ?
Vous m’avez bien compris : les entreprises sont prêtes à augmenter leur part à l’effort régional. Augmenter, j’insiste, car des efforts, elles en font déjà beaucoup : elles se débrouillent malgré la pénurie, elles innovent malgré les surcharges administratives, elles font de leur mieux pour grandir malgré les charges qui pèsent sur leur compétitivité, elles investissent malgré les permis impossibles à obtenir.
En échange de ces efforts du quotidien au service de leur Région, les entreprises attendent des décisions clairvoyantes à court, moyen et long terme qui libèrent leur potentiel de création et soutiennent leur compétitivité dans un monde qui s’annonce difficile.
Voir clair et loin, se baser sur des chiffres et des faits, savoir gérer le changement, voici certainement 3 convictions de Frédéric Panier, le nouveau CEO d’AKT, pour contribuer à cette révolution. Ces convictions, il a pu les construire et perfectionner à Stanford lors de son doctorat en économie puis chez Mc Kinsey où il partageait son temps entre la transformation des entreprises et celle des organismes publics, en particulier dans la réforme du système éducatif. Et il nous vient dans la fleur de l’âge, avec une énergie et une foi qui déplace les montagnes et qui vous porteront aisément jusqu’au petit matin. Pour ceux qui ne l’ont pas encore rencontré, prenez en AKT. Il se réjouit déjà de mieux vous connaitre dans la soirée qui va suivre.
Par delà cette soirée, je vous invite à passer à l’AKT pour continuer la révolution. À partir du premier janvier, AKT for Wallonia déménage à Namur, Boulevard Frère Orban où nous sommes impatients de vous accueillir avant ou après vos rencontres avec le politique et l’administration si on peut vous aider. À Namur mais pas que puisque toutes les CCI que vous connaissez bien deviennent aussi une invitation à passer à l’AKT près de chez vous.